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Éolien offshore : où en est la France ?

Jean-Philippe

Jean-Philippe

Directeur Général d'Enez Solutions

Éolienne flottante, éolienne offshore, EOF… Elles sont à l’origine de scénarios optimistes nous permettant de sortir rapidement de la dépendance aux hydrocarbures russes et d’accélérer notre transition énergétique. Mais en Europe et en France, où en sommes-nous exactement ?

Tout comme les éoliennes terrestres, les éoliennes offshore – raccordées au réseau par un câble sous-marin – transforment l’énergie mécanique du vent en énergie électrique. Avec une hauteur et des pâles généralement bien plus importantes que celles des éoliennes terrestres (150 mètres) ainsi qu’une implantation à plus de 10 km des côtes, les éoliennes implantées au large bénéficient de vents non seulement plus forts, mais également plus réguliers et stables que sur terre. Selon EDF, les éoliennes en mer seraient ainsi 2 à 3 fois plus puissantes que les éoliennes terrestres et produiraient jusqu’à 60 % d’énergie en plus.

Alors aux quatre coins du monde, la course est lancée. À l’heure actuelle, c’est la Chine qui fait figure de leader. L’Empire du Milieu regroupe à lui-seul la moitié de la production mondiale, avec 5 000 turbines et une production de 26,8 GW en 2022.

En mai 2022, la Belgique, l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas ont annoncé vouloir installer près de 150 gigawatts d’éoliennes en mer du Nord d’ici à 2050. Leur but ? Devenir la “centrale électrique verte de l’Europe”. Un enjeu de taille à l’heure où l’Europe voit dans les champs d’éoliennes offshore l’alternative numéro 1 au gaz russe.

Selon les récentes prévisions du groupe d’ingénierie et de technologies pour l’industrie énergétique Technip Energies, le marché mondial de l’éolien flottant offshore devrait représenter 60 gigawatts en 2040. À noter qu’il est, pour le moment, d’environ 120 mégawatts. Plus précisément, le Groupe projette que l’Europe représentera alors plus de la moitié des 60 GW de projets…

En septembre 2022, le Président Emmanuel Macron a inauguré le premier champ français d’éolien en mer à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique. Un parc éolien offshore de 27 éoliennes qui a produit ses premiers mégawattheures au cours de l’été 2022 et qui devrait, à terme, regrouper 80 éoliennes flottantes. Mais cette production est tardive. La France reste en effet particulièrement en retard vis-à-vis de ses voisins nord-européens comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, par exemple, où plus de 10 gigawatts de capacité sont installés… soit vingt fois le parc de Saint-Nazaire.

Le développement de l’éolien offshore est pourtant une aubaine pour la France et ses 2 800 kilomètres de côtes (en métropole). C’est pourquoi les objectifs ne cessent de se multiplier au sein du territoire. La France souhaite ainsi atteindre 3,6 gigawatts de capacité en 2028, produire 40 % de son énergie renouvelable grâce à des éoliennes offshores d’ici 2030, et installer 50 parcs éoliens offshore d’ici 2050.

Parmi les régions pionnières, il y a l’Occitanie. En 2021, l’entreprise spécialisée dans la construction d’ouvrages d’art, MATIERE, a lancé début septembre la construction de trois flotteurs de, chacun, plus de 2 600 tonnes. Ces pièces d’envergure seront ensuite montées sur des éoliennes installées au large de Gruissan.

Bref, affaire à suivre.